YANN
Date d'inscription : 04/03/2007 Localisation : Arés (cap Ferret, bassin d\\\'Arcachon)33 Nombre de messages : 1147 Réputation : 11
| Sujet: Civelles où êtes vous ?.... http://www.federationpeche.fr/anguille/index.php 11/2/2009, 21:37 | |
| http://www.federationpeche.fr/anguille/index.phpL’anguille : une espèce endémique qui pourrait être rayée de la planète d’ici 2038Depuis septembre 2007, un règlement européen institue des mesures visant à reconstituer le stock d’anguilles européennes. Ces mesures doivent être déclinées par chaque Etat membre sous la forme d’un plan de gestion qui doit être transmis à la Commission européenne avant le 31 décembre 2008. A l’échelle nationale, le pilotage est assuré conjointement par le ministère de l’écologie, du développement et de l’ménagement durables et celui de l’Agriculture et de la pêche. Le comité national en charge d’élaborer le plan français de restauration de l’anguille s’est réuni, pour la dernière fois avant transmission de ce plan à l’Europe, le mercredi 3 décembre, au ministère de l’écologie. Le conseil d’administration de la Fédération Nationale de la Pêche en France et de la protection du milieu aquatique a rejeté le projet de plan présenté ce jour-là par l’Etat français. En effet, la pêche de loisir est la plus impactée par des mesures de restrictions, tandis que la pêche professionnelle, notamment à la civelle reste autorisée. L’anguille demeure ainsi la seule espèce piscicole pêchée, (dès le berceau !), au stade d’alevins. Ironie du sort, la France est dotée d’une stratégie nationale de préservation de la biodiversité… En l’état du plan il est relevé, notamment pour les ouvrages, l’absence de mesures de terrain efficaces immédiatement pour la sauvegarde de l’anguille. Aucune mesure de gestion ne propose la mise en œuvre immédiate d’actions prioritaires sur les ouvrages entravant le transit de l’anguille quelque soit leur usage (stockage, hydroélectricité, niveau de l’eau…). La reconstitution des populations d’anguilles devait passer par un plan ambitieux fixant pour les 5 ans à venir des mesures de réduction de l’ensemble des pressions s’exerçant sur cette espèce à hauteur de 50%, tant sur la pêcherie (pêche amateur et pêche professionnelle) que sur les pressions anthropiques (les ouvrages, l’habitat, les zones humides par exemple). Un rapport accablant des scientifiques du GRISAM (Groupement d'Intérêt Scientifique sur les espèces AMphihalines) a révélé que le plan, dans l’état actuel des mesures de gestion proposées, ne permet pas de sauver l’anguille de la disparition. Le GRISAM prévoit une extinction de l’espèce dans les 100 prochaines années, dans le meilleur des cas et une extinction de l’espèce dans les 30 prochaines années, dans le pire des cas. La FNPF dénonce un projet de plan timoré et factice, où les vraies mesures fortes pour sauver une espèce en voie de disparition sont absentes des documents, qui seront transmis à l’Union Européenne pour le 31 décembre 2008. Histoire d’une disparition annoncée
- 1992 : Le livre rouge des espèces menacées des poissons d’eau douce de France place l’anguille sous le statut de vulnérable en raison des indicateurs disponibles à la baisse et des multiples facteurs adverses identifiés sur l’espèce.
- 1999 : Le Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) émet un avis selon lequel « le stock d’anguilles est en dehors de ses limites biologiques de sécurité ».
- 2007 : L’anguille intègre l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES ou Convention de Washington). Autrement dit son commerce est réglementé.
- Sept 2007 : Un règlement européen institue des mesures visant à reconstituer le stock d’anguilles européennes et impose un objectif d’échappement de géniteurs de 40 % par rapport à une population naturelle.
- Janvier 2008 : le premier comité national en charge d’élaborer le plan de gestion français de restauration de l’anguille se tient à Paris en présence des pêcheurs de loisir.
- Mars 2008 : Deuxième comité national en présence de la FNPF.
La FNPF indique dès le premier comité national sa position, à savoir la volonté de supprimer les obstacles anthropiques à la migration de l’anguille, empêchant la reproduction de l’espèce mais aussi ses attentes en termes de pêcherie afin de sauver cet amphihalin. Les mesures sur ls ouvrages restent sans échos.
- Juillet 2008 : Deuxième réunion du Comité national. La FNPF demande un moratoire total de la pêche à l’anguille sur tous ses stades et des mesures immédiates sur les ouvrages. Ce repos biologique est exigé pendant une durée de 5 ans afin de garantir la survie de l’espèce. Ce moratoire est refusé par les ministères de l’écologie et du développement durable, de l’agriculture et de la pêche.
- Juillet-août 2008 : Les premiers plans locaux de gestion de l’anguille s’élaborent dans les bassins français. La parole des usagers des rivières, protecteurs du milieu aquatique, n’est pas prise en considération, contrairement à ce qu’impose aux gouvernements la convention européenne d’Aarhus et à qui était prévu dans le déroulement du plan français. Les pêcheurs dénoncent une nouvelle fois un plan factice, peu ambitieux.
- Décembre 2008 : Le Comité national se réunit pour la dernière fois. Le projet de plan annoncé par les ministères est bien en deçà des recommandations des scientifiques nationaux. Il ne prend pas en compte les alertes des scientifiques internationaux et les mesures conservatoires d’urgence exprimées par la FNPF. L’anguille est vouée à disparaître si rien n’est fait, selon un rapport alarmant des scientifiques nationaux.
- 31 décembre 2008 : L’Etat doit présenter définitivement son plan à l’Europe. Ce plan, dans l’état actuel des choses, condamne à l’horizon 2038 l’anguille, entrainant dans son sillage les activités humaines liées à l’anguille. Il met à mal un équilibre biologique déjà fragilisé par l’homme. C’est une des espèces les plus importantes et parmi les plus anciennes qui disparaîtrait définitivement de la planète.Une pétition nationale est lancée via le site Internet de la FNPF et sera envoyée aux ministères de l’écologie et de l’agriculture.
- 2009 : La Fédération de pêche d’Autriche a fait de l’année 2009 l’année de l’anguille, preuve de l’importance que cette espèce tient dans les problématiques environnementales internationales. Les pêcheurs français de loisir ne veulent pas que cette année signe l’arrêt mort de cet amphihalin.
- Janvier 2009 : Si le plan national reste en l’état, les 1,5 millions de pêcheurs prévoient de descendre dans les rues parisiennes pour faire entendre leur voix et celle de l’anguille.
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